J’ai décidé aujourd’hui de mettre un coup de projecteur sur une association qui s’investie pour parler de sciences autrement à travers des projections de films d’expéditions scientifiques en montagne et depuis peu à travers des randonnées thématisées. J’ai d’ailleurs eu la chance de participer à l’une d’entre elle le week-end du 11-12 septembre dernier. Allons voir ça de plus près…
L’association Montagnes et Sciences
Investie dans le milieu de la culture scientifique depuis 2015 et créée à l’initiative de chercheurs grenoblois, cette association souhaite sensibiliser le public aux problématiques environnementales actuelles sur un territoire qui se trouve en première ligne de ces changements majeurs : la montagne. A travers la projection de films accessibles nous sommes également amenés à mieux comprendre le travail des scientifiques tout en s’émerveillant devant la beauté des paysages montagnards.
J’ai eu la chance dans le cadre de mon ancien travail de travailler avec eux. J’étais en charge de décliner la version auvergnate du festival à Clermont-Ferrand ou ses alentours. Aujourd’hui je suis beaucoup moins investie qu’à l’époque faute de trouver le temps et l’éloignement de l’équipe moteur du festival (basée à Grenoble) n’aide pas non plus. Toutefois, je continue à suivre leurs épopées et notamment en ce qui concerne le développement du volet « randonnées« . Volet qui m’intéresse d’autant plus vis à vis de mon projet professionnel.
C’est pourquoi j’ai décidé de recontacter Eric Larose, président de l’association, pour participer à leur dernière randonnée de la programmation, celle qui s’intitulait : « Glaciologie à St Sorlin et barrage hydro-électrique de l’Oisans ».
Un week-end sous le signe de la glace et de la géologie
Un week-end en immersion dans ce que sera mon travail d’accompagnatrice plus tard, encadré par Eric Larose, géophysicien et AMM et Lionel Favier, glaciologue.
Nous sommes 18 au total à participer à cette petite aventure. Le programme ? Nous partons du barrage de Grand Maison où nous abordons la construction de ces édifices parfois impressionnants à travers le temps, leur emplacement stratégique, dans des vallées à la confluence d’un sol quasi imperméable (roche sédimentaire de type argile) à l’amont du barrage où est retenue l’eau du lac et d’un vivier de roches cristallines compactes et solides qui permettaient de construire à l’époque des barrages poids à base pyramidale capables de résister à la pression de l’eau. A partir de là, nous commençons à monter en direction du col du sabot.
Le paysage dans lequel nous évoluons, dans le massif des Grandes Rousses est beaucoup plus doux et arrondis que le massif de Belledonne qui lui fait face. Eric nous explique que nous nous trouvons à proximité d’une faille qui est responsable de cette anormalité géologique qui met en contact des roches sédimentaires (calcaire, grès, marne, argilite etc.) plus tendres et des roches cristallines.
Après avoir pique-niquer au col nous redescendons au barrage où nous reprenons les voiture en direction du col de la Croix de Fer. C’est d’ici que nous continuerons notre randonnée en direction du refuge de l’Etendard où nous passerons la nuit.
Sur le chemin, Lionel nous interpelle sur les signes qu’un ancien glacier a laissé dans le paysage environnant : les roches moutonnées, les traces d’une moraine aujourd’hui recouverte de végétation, la vallée en U ou en auge caractéristique de la présence d’un ancien glacier qui s’étendait à l’époque jusqu’aux portes de Grenoble.
Arrivés au refuge, chacun prend ses aises. Nous sommes répartis dans deux dortoirs qui ont l’air plutôt confortable. Je sais néanmoins qu’avec mon sac de couchage -5° confort je vais probablement avoir beaucoup trop chaud… Et oui covid oblige nous étions dans l’obligation d’apporter un duvet faute de pouvoir simplement transporté un sac à viande et d’utiliser les couvertures du refuge. Tant pis ! Nous nous adaptons 🙂
Le repas est un moment riche en discussion où l’on prend le temps de découvrir un peu plus nos compagnons d’aventure : Alexis l’ornithologue qui a fait une mission de plusieurs années en Antarctique auprès des manchots, Muriel et Jean anciens professeurs de géologie passionnés par tous les petits cailloux mais pas que…, Victor et Aurélie qui travaillent chez EDF et ont pu nous donner des compléments d’informations sur le fonctionnement des barrages, Camille la géographe et tous les autres curieux naturophiles et je dirais même plus montagnophiles 😉
Après la projection de deux films de la programmation des Rencontres Montagnes et Sciences sur le glacier du Rhône et le Svalbard, tout le monde va se coucher pour un repos bien mérité.
Le lendemain direction le glacier de Saint Sorlin. Il nous faudra environ 1h30 pour arriver au pied du glacier où les glaciologues ont leur petite cabane dans laquelle ils entreposent un peu de matériel qui leur sert à faire des mesures afin d’étudier l’évolution du glacier. Evolution qui actuellement se définit par un recul certain… Le glacier de Saint Sorlin est clairement un glacier en voit d’extinction. A travers des photographies et des schémas, Lionel rend visible ce recul impressionnant dans un laps de temps incroyablement court.
Plaine alluviale 
Roche moutonnée (1er plan) 
Linaigrette 
De retour au refuge pour récupérer quelques affaires, nous abordons la question des futures randonnées montagnes et sciences : où, quelles thématiques, avec quels intervenants ? etc. Eric me dit que je peux avoir carte blanche pour imaginer une sortie. Evidemment pour pouvoir l’encadrer il faudrait que j’ai pu passer l’unité 1 de l’AMM… Il faut donc que j’ai cet examen probatoire. Je pourrais bien entendu dans tous les cas organiser quelque chose sans prendre la responsabilité de conduire le groupe mais ce serait tellement mieux de pouvoir le faire 😉
J’ai déjà des idées et des envies autour d’un bivouac astronomie… Reste à y songer plus sérieusement et à le concrétiser. Affaire à suivre…
Ce week-end fut dans tous les cas une expérience très enrichissante en terme de connaissance, de partage, humainement, et me conforte dans l’idée que la montagne est un terrain incroyable pour parler de sciences, pour sensibiliser, pour faire rêver, pour se rapprocher de l’essentiel simplement et avec beaucoup de générosité.
Merci à l’association Montagnes et Sciences et je vous invite à suivre leur programmation et à vous inscrire à leurs prochains événements 😉
Montagnes et ciel : randonnées entre terre et ciel ! 
Un avis sur « Les randonnées Montagnes & Sciences »