30km à pieds ça use, ça use…

Planpraz (Chamonix) – Haute Savoie

Le 20 août 2020 – Randonnée 8/10 sur la liste des 1000m de D+

Itinéraire de Planpraz à Servoz via les Rochers des Fiz

30 KM / 1584m D+ / 2788m D- / 9h15 de marche effective

Avant de partir passer un mois en Suisse je voudrais ajouter une nouvelle randonnée à ma liste. Qu’à cela ne tienne, je fais étape chez Kenny à Chamonix qui a préparé un parcours digne de ce nom !

A vrai dire lorsque l’on se retrouve le jeudi matin, Kenny a une idée de l’itinéraire qu’il souhaite que nous empruntons mais il me dit que deux options sont envisageables et que nous verrons cela en étudiant la carte lorsque nous serons en route.

Nous prenons notre temps, montons au télécabine du Brévent pour rejoindre le sentier que nous devons emprunter. A 10h40 nous sommes prêts à entamer cette randonnée. Confiant sur le fait que nous ne mettrons guère plus de 5-6h. Nous ne nous doutions pas de ce qui nous attendait…

De Planpraz nous atteignons le col du Brévent et entamons la longue descente qui nous conduira jusqu’au pont d’Arlevé sur le GR5. Nous décidons de faire un point sur l’itinéraire à suivre lorsque nous aurons atteint le refuge de Moëde Anterne. Après 4h de marche, Kenny sort la carte et m’expose les deux options qu’il envisageait.

J’opte pour la plus courte, l’autre me semble extrêmement longue et il est déjà14h. Après un rapide pique-nique nous longeons le Rochers des Fiz jusqu’à Ayères puis entamons la montée qui nous conduira jusqu’au fameux passage du Dérochoir. Nous nous trouvons dans un univers chaotique au milieu d’une roche calcaire friable, entouré de gros blocs de pierre. Malgré la chaleur, le spectacle est incroyable !

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Lorsque nous atteignons le bas du passage en question nous croisons un jeune homme mal équipé, en basket avec un énorme sac à dos… Il semble peu rassuré à l’idée de gravir ce passage qui emprunte des mains courantes et des échelons métalliques. C’est la première fois qu’il est confronté à ce genre d’itinéraire. Nous lui proposons de le faire ensemble et de le guider : Kenny passe devant, je reste derrière au cas où… Lentement mais surement nous progressons, adaptant notre rythme au sien.

Pour ma part, c’est un pur plaisir, j’adore ces passages ludiques où les mains sont aussi utiles que les pieds et qui nous rappellent vraiment que nous évoluons en montagne !

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Au sommet, le jeune homme nous remercie grandement et continue son chemin seul jusqu’au refuge de Sales où il passera la nuit. En ce qui nous concerne nous faisons capte à l’Ouest pour rejoindre le col de la Portette. Le décor change du tout au tout : une immense vallée verdoyante s’étend à nos pieds, c’est une partie du Désert de Platé. Seuls dans ce décor idyllique, nous croisons toute une famille de bouquetins qui crapahutent autour de nous.

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Arrivés au col, un panneau nous indique qu’il faut encore 3h15 pour rejoindre Plaine Joux, au nord de Servoz, notre point d’arrivée. Je regarde ma montre. Il est 18h. Il ne va pas falloir traîner.

Nous entamons en courant la descente qui nous mène au refuge de Platé. Juste le temps de boire un verre, d’étudier une dernière fois la carte pour faire le point sur les options possibles et nous commençons la longue, très longue descente jusqu’à Plaine Joux.

Kenny fait du parapente depuis plusieurs années et se prépare à passer le diplôme d’état de moniteur. Je m’y suis également mise depuis un peu plus d’un mois et nous rêvons tous les deux de pouvoir faire cette descente infernale sous une aile…

Tanpis, nous prenons notre mal en patience et dévalons le plus vite possible la pente. Les pieds commencent à ressentir le nombre de kilomètres parcourus. Nous n’avons à ce moment là pas vraiment idée du nombre qu’ils représentent. J’estime à au moins 20km mais je suis encore loin du compte…

Nous terminerons à la tombée de la nuit, au chant des chouettes dans la forêt qui s’obscurcit entre Plaine Joux et Servoz. Il est plus de 21h. Nous n’aurons pas le dernier train qui remonte à Chamonix. Ce n’est pas grave, nous allons tenter le stop. De nuit, ce n’est pas très efficace… Kenny décide de s’arranger avec l’ami de sa soeur pour qu’il nous ramène à Chamonix. En attendant, nous nous installons en terrasse pour manger une pizza. Quel plaisir de s’asseoir et de retirer les chaussures !

Ce n’est que le lendemain que nous saurons le fin mot de l’histoire après avoir calculer, à tête reposée, via openrunner, le nombre de kilomètres et le dénivelé parcourus.

Encore une belle aventure à travers des paysages grandioses. La montagne nous réserve décidément toujours des surprises !